Processus d'autonomatisation éthique

Processus d’autonomisation éthique

Dans le but d'atteindre les visées du chantier portant sur le développement de la citoyenneté à l’ère du numérique, le service national du RÉCIT dans le domaine du développement de la personne (RÉCIT DP) propose un nouveau modèle : le Processus d’autonomisation éthique.

Ce modèle résulte des travaux amorcés lors de la Formation conjointe et collaborative du RÉCIT au cours de laquelle une trentaine de conseillers•ères pédagogiques et autres professionnels•es ont réfléchi à un concept qui permettrait de s’éloigner des approches moralisantes très répandues en Amérique du Nord.

Le modèle nous amène de facto à nous distancier d’une approche moralisante basée sur un référentiel de comportements adéquats formulés en réaction à la « menace » du numérique et visant à répondre à des préoccupations de l’ordre de l’hygiène de vie, de la sécurité, etc. Outre son aspect moralisateur, cette approche pose notamment problème sur le plan de sa pérennité (en effet, il y a fort à parier qu’une charte de comportements à adopter traverserait difficilement le temps face aux réalités émergentes et aux défis changeants du numériques). De plus, l’imposition de « bons comportements » ne garantit en rien leur adoption.

Benoit Petit du service national du RÉCIT, domaine du développement de la personne, présente le processus d'autonomisation éthique.

Document de référence: monurl.ca/pae

Le processus d'autonomisation éthique:


Processus

Le mot « processus » réfère à l’importance de susciter un engagement durable de la part de l’apprenant par rapport au développement de sa citoyenneté, qui se poursuit au-delà de son parcours scolaire.

 

Autonomisation

Le terme « autonomisation » renvoie à l’idée d’empowerment (souvent citée pour parler du pouvoir d’action d’un individu), qui est ancrée dans l’Importance de développer, chez l’individu:

  • sa compétence à faire face de manière autonome aux défis du numérique;
  • sa disposition à jouer pleinement son rôle de citoyen.

Éthique

Le qualificatif « éthique » met finalement en lumière la nécessité de former des citoyens qui actualisent leur potentiel non pas de façon à accomplir des intérêts purement individuels, mais  en tenant compte de l’Autre, de la collectivité.

Le Processus d’autonomisation éthique vise à structurer l’accompagnement des apprenants dans le développement d’une citoyenneté à l’ère du numérique et à susciter leur engagement dans un processus visant à les rendre autonomes dans le traitement des enjeux liés au numérique.

 

Capacités cognitives
Pour que s’opère ce processus d’autonomisation éthique, il est essentiel de former l’apprenant à une série de capacités cognitives (un corpus de connaissances et de compétences liées au numérique).

 

Réflexion éthique
La réflexion éthique repose sur :

  • un questionnement à propos d’enjeux;
  • l’adoption d’une distance critique;
  • la prise en compte de repères (normes, valeurs, etc.);
  • la considération de différents points de vue.
Davantage ancrée dans l’analyse critique, la réflexion éthique demande une distanciation délibérée par rapport à une approche normalisante ou moralisante. Elle requiert la capacité à se référer à divers filtres agissants sur notre compréhension du monde. À terme, la réflexion éthique pointe vers des options qui favoriseraient le vivre-ensemble.
Compétences numériques
Le développement d’un corpus de compétences numériques à proprement parler est nécessaire pour que l’apprenant puisse assumer efficacement son rôle de citoyen autonome.
Exemples de capacités recherchées :
  • Connaître le fonctionnement du numérique;
  • Savoir utiliser les ressources de manière efficace;
  • Mettre son potentiel au profit de l’apprentissage;
  • Se réseauter;
  • Trouver et trier l’information;
  • Etc.
Maitrise de littératies
La maitrise de littératie réfère à la « capacité d’une personne, d’un milieu et d’une communauté à comprendre et à communiquer de l’information par le langage sur différents supports pour participer activement à la société dans différents contextes » (Lacelle, 2018)
Développement de capacités à :
  • Communiquer;
  • S’exprimer;
  • Interpréter;
  • Comprendre;
  • Utiliser ces différents codes et modalités en fonction du contexte et des intentions.

Le concept de « littératie » se décline en plusieurs types (ex. : littératies numérique et médiatique).

Analyse critique
L’analyse critique réfère à une prise de distance délibérée par rapport à un enjeu, un sujet.
Créativité
Le PAE met en lumière l’importance de former des individus capables d’imaginer des solutions nouvelles à des défis émergents.
Pistes :
  • Placer les apprenants face à des problèmes complexes;
  • Favoriser la collaboration;
  • Favoriser la libre circulation des idées et des points de vue;
  • Toute autre stratégie pédagogique qui les amènerait à inventer.
Aptitudes socioaffectives Le développement de ces capacités cognitives est encore plus prometteur s’il s’accomplit conjointement à l’émergence d’aptitudes humaines, dites « socioaffectives » (nécessaires à la vie en société).
Nous aurons en effet à gagner, collectivement, si la façon dont l’apprenant parvient à mobiliser ses compétences et ses connaissances va de pair avec :
  • une prise en compte positive de lui-même;
  • une aptitude à interagir avec l’Autre;
  • une propension à trouver sa place dans le monde.

 

 

 

 

 

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